Négociations commerciales : l’appel à serrer davantage la vis
Dans la quête d’un équilibre des relations commerciales agricoles, le médiateur appelle les pouvoirs publics à être « plus directifs ».
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« Depuis 2018, nous devons être à la sixième ou à la septième loi relative à loi Egalim. » C'est le symbole pour la sénatrice Anne-Catherine Loisier, qu’il est toujours difficile de trouver le juste équilibre dans les relations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs. L’élue de la Côte-d'Or est la rapporteure du groupe de suivi des lois Egalim au Sénat.
Après les États-généraux de l’alimentation lancés en 2017 et la loi Egalim adoptée il y a tout juste six ans, le médiateur des relations commerciales, qui participait à une table-ronde organisée par La Coopération Agricole aux côtés de la sénatrice ce 30 septembre 2025, recommande de rendre la loi « plus simple et plus directive ».
Le « leurre de l’indexation »
Pour Thierry Dahan, dont la principale tâche est de faciliter le dialogue entre les partenaires commerciaux de la chaîne alimentaire de l’amont à l’aval, un prix basé sur une indexation exacte du coût de la matière première agricole directement répercutable est une « idée extrêmement nocice », car inatteignable pour les produits agricoles selon lui.
Ce « leurre de l’indexation » a transformé les négociations commerciales en contentieux permanent fondé sur « une mauvaise foi absolue » de la part des acheteurs face aux hausses de prix réclamées par l’amont. La part de la matière première agricole « doit sortir des négociations. Point final », martèle-t-il.
Resserrer le périmètre d’Egalim
Pour y arriver, le médiateur des relations commerciales suggère de resserrer le périmètre des négociations couvertes par les lois Egalim en excluant les produits sans véritable enjeu pour les produits agricoles français comme les eaux minérales, les sodas, la bière ou les aliments pour animaux de compagnie. C’est pour lui la solution pour forcer la grande distribution à ne pas contester le prix de la matière première agricole, en réduisant le volume des achats concernés par les lois Egalim.
« Il faut être beaucoup plus directif sur ce que veulent les pouvoirs publics. On simplifie le périmètre, on le resserre autour de l’agriculture française et on dit qu’à l’intérieur de ce périmètre la matière première agricole est prise (par la grande distribution, NDLR) telle qu’elle est déclarée », résume Thierry Dahan.
Cette évolution réclamée sera difficile à insérer dans l’agenda politique. Même si la ministre de l’Agriculture démissionnaire, Annie Genevard, avait promis en janvier dernier une nouvelle loi Egalim. Rien n’est sorti depuis et il est difficile d’imaginer aujourd’hui un tel texte avec l’instabilité politique actuelle.
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